Un tournant majeur : l’AfD sous surveillance renforcée
Le 2 mai 2025, l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le service de renseignement intérieur allemand, a officiellement classé le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) comme un mouvement « extrémiste de droite avéré » . Cette décision, fondée sur un rapport de 1 100 pages après trois ans d’enquête, permet désormais une surveillance accrue du parti, incluant l’écoute des communications et l’infiltration par des informateurs .El País+10Le Monde.fr+10Le Monde.fr+10Cadena SER+6The Guardian+6The Guardian+6
Des positions contraires aux valeurs démocratiques
Le BfV reproche à l’AfD de promouvoir une vision ethno-nationaliste de la société allemande, discriminant notamment les personnes issues de l’immigration, en particulier les musulmans . Le parti est également accusé de remettre en question la mémoire de la Shoah et de prôner des politiques de « remigration », visant à expulser des citoyens allemands d’origine étrangère .
Une force politique en pleine ascension
Malgré ces controverses, l’AfD a obtenu 20,8 % des voix lors des élections législatives anticipées de février 2025, devenant ainsi la deuxième force politique au Bundestag avec 152 députés . Fondé en 2013, le parti compte aujourd’hui environ 51 000 membres. Ses dirigeants actuels, Alice Weidel et Tino Chrupalla, ont radicalisé la ligne du parti, s’éloignant des positions plus modérées des débuts.Le Monde.fr+8El País+8Le Monde.fr+8The Guardian+1The Guardian+1
Vers une interdiction de l’AfD ?
La classification de l’AfD comme mouvement extrémiste ouvre la voie à une possible interdiction du parti. Cependant, une telle mesure nécessiterait une décision du Tribunal constitutionnel fédéral, sur demande du Bundestag, du Bundesrat ou du gouvernement . Le chancelier sortant, Olaf Scholz, et la ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, appellent à la prudence, soulignant l’importance de respecter les procédures légales et les principes démocratiques .The GuardianAssociated Press
Cette décision marque un moment clé dans la politique allemande, reflétant les tensions croissantes autour de l’extrême droite et les efforts des institutions pour préserver les valeurs démocratiques du pays.