Le 7 octobre 2023 marque un échec militaire du 7 octobre sans précédent pour l’armée israélienne. À la frontière entre Gaza et Israël, la journée du 6 octobre avait été décrite comme “inhabituellement calme”. Un officier de permanence ce jour-là n’avait “rien à écrire” dans son rapport. C’est ce qu’il a confié aux enquêteurs chargés de comprendre comment Tsahal a pu être prise au dépourvu par l’attaque massive lancée par le Hamas.
Le verdict est sans appel. “Le 7 octobre a été un échec complet, l’armée a échoué dans sa mission de protection des civils israéliens. Trop de civils sont morts ce jour-là en demandant dans leur cœur ou à voix haute où étaient les soldats israéliens”, a résumé un officiel, cité par Al-Jazeera.
Une stratégie erronée face à la menace de Gaza
D’après Israel National News, l’armée israélienne s’est reposée pendant des années sur des “hypothèses incorrectes”. Elle pensait que le Hamas restait centré sur un système de tunnels, négligeant le risque d’une attaque terrestre, même après l’arrivée au pouvoir de Yahya Sinwar en 2017. Résultat : le Hamas a pu bâtir un système offensif capable de contourner les défenses israéliennes.
En 2022 déjà, un document décrivait l’intention du Hamas d’envoyer 4 000 combattants. Mais ce scénario n’a pas été jugé crédible ni urgent. L’armée israélienne a en outre concentré une partie importante de ses forces sur la Cisjordanie, délaissant la bande de Gaza.
L’alerte ignorée avant l’échec militaire du 7 octobre
Comme le rapporte Ha’Aretz, plusieurs signaux inquiétants la veille de l’attaque – comme l’activation anormale de cartes SIM ou des mouvements suspects autour d’officiels du Hamas – n’ont pas été pris au sérieux. Les officiers ont interprété ces signaux comme une simple manœuvre ou un exercice. Cette mauvaise évaluation a contribué à l’ampleur de la catastrophe.
Une armée transparente, un gouvernement muet
La transparence de l’armée dans cette enquête interne a été saluée par des familles de victimes et des élus de l’opposition, note The Times of Israel. Dror Ashram, père d’une jeune sergente tuée à Nahal Oz, salue l’enquête, mais regrette que “personne n’ait pris ses responsabilités”.
Un lieutenant général a toutefois annoncé sa démission au 5 mars, ce qui montre une volonté, au moins partielle, d’assumer les erreurs commises.
Vers une enquête politique sur le 7 octobre ?
Pour Yaïr Lapid, leader de l’opposition, “l’heure est venue pour cette bande de lâches incompétents appelée gouvernement d’Israël de faire la même chose”. The Jerusalem Post exprime également son désaccord avec le refus de Benyamin Nétanyahou de lancer une enquête politique, répétant qu’il est impossible d’enclencher une telle procédure “tant que la guerre continue”.
Le quotidien souligne l’ironie de la situation : Nétanyahou pourrait être moins coupable qu’on le pense, car l’échec vient en grande partie d’une mauvaise lecture des intentions du Hamas par le renseignement. Cependant, il est rappelé qu’il a laissé le Qatar financer le Hamas pour affaiblir l’Autorité palestinienne.
“Israël ne pourra pas pleinement restaurer la foi du public dans ses institutions tant que le rôle de tous les officiels n’aura pas été étudié”, conclut The Jerusalem Post.