Biélorussie : 30 ans de pouvoir autocratique sous Loukachenko
La Biélorussie s'apprête à célébrer 30 ans de régime autocratique d'Alexandre Loukachenko, dont le pouvoir écrase toute contestation. Les élections sont truquées, les opposants persécutés ou en exil. L'avenir du pays demeure sombre, coincé entre tyrannie et influence russe.

Alors que les Européens s’inquiètent de la flambée des tensions géopolitiques, la Biélorussie semble sur le point de célébrer un anniversaire peu enviable : celui de 30 ans de pouvoir autocratique d’Alexandre Loukachenko. À quelques semaines d'élections qui s'annoncent déjà truquées, le juteux matraquage médiatique oligarchique se met en marche, prêt à concocter un spectacle grandiose – et surtout sans surprises. Parce que, lorsque Loukachenko est sur le devant de la scène, une chose est sûre : les résultats sont déjà scellés avant même que le scrutin ne commence.
Loukachenko : l'art de la longévité au pouvoir
Si l’on pensait que les dictateurs avaient le souci de renouveler leur image pour garder leurs sièges, Loukachenko prend le contre-pied de cette théorie. Depuis 1994, il règne d'une main de fer, un peu comme un chef de famille autoritaire qui n'hésite pas à administrer des fessées à tous ceux qui oseraient contester ses décisions. Son emprise sur la politique biélorusse est telle que des élections sont devenues un simple rituel, un simulacre où la démocratie a pris la porte depuis longtemps. Que dire des manifestations survenues en 2020 ? Étouffées dans l'œuf, elles furent (déjà) une très mauvaise publicité pour les aspirations démocratiques du pays.
La contestation étouffée, l'opposition en exile
Pour ceux qui osent rêver d'un changement, la réalité est cruelle. Les opposants, pour la plupart, ont pris le chemin de l'exil ou se retrouvent derrière les barreaux, comme des pigeons d'Argent qui tentent de s’envoler mais se font rattraper par le filet de la répression. Dans un pays où même les rêves d'un avenir meilleur peuvent coûter cher, les tactiques du pouvoir ne laissent guère de place à l'espoir. Alors, que fait l'Occident ? Il se contente d’émettre quelques déclarations, une nouvelle salve de sanctions, et puis… quoi d'autre ? Le quotidien change peu pour les Biélorusses qui doivent composer avec la chape de plomb d’un régime figé dans le temps.
Un avenir sombre pour la Biélorussie
Alors que le monde extérieur regarde ailleurs – sans doute trop absorbé par d'autres crises – la Biélorussie avance à petits pas dans une direction inquiétante. Et comme si cela ne suffisait pas, Loukachenko a une tendance exagérée à mettre le doigt dans le pot de miel russe, le tout sous couverture de promesses de protection et de soutien. Cette alliance, pétrie d’intérêts mutuels, ne fait qu’accentuer le dilemme des Biélorusses, coincés entre un autocrate et une Russie qui ne connaît qu'une seule direction : celle du contrôle.
Les années passent, et la tyrannie semble être le seul héritage que Loukachenko lègue à son peuple. Reste à espérer que la lumière au bout du tunnel ne se transforme pas en un train en pleine vitesse porté par la rancoeur, la frustration et l’abattement. Dans cette Biélorussie du 21ème siècle, la lutte pour la liberté continue d'être l'unique option viable face à un avenir sombre et incertain. Et pendant ce temps, le dictateur danse, imperturbable, sur la mélodie tragique de sa longévité.