Les frappes israéliennes menées dans la nuit du 12 au 13 juin contre des installations militaires et nucléaires iraniennes ont déclenché une crise majeure au Moyen-Orient. Le président américain Donald Trump a confirmé avoir été informé en amont par Israël. Depuis, la situation a évolué rapidement avec une riposte iranienne en cours.
Une opération militaire d’envergure ciblant les infrastructures nucléaires
L’armée israélienne a frappé une centaine de sites en Iran, dont des installations nucléaires à Natanz et Khorramabad ainsi que des bases militaires dans les environs de Téhéran. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s’est félicité d’une opération « couronnée de succès », visant selon lui « des dizaines de cibles militaires, y compris des cibles nucléaires ».
Ces frappes ont entraîné la mort de plusieurs hauts gradés iraniens. La télévision d’État iranienne a confirmé la mort du général Mohammad Bagheri, chef d’état-major des armées, et du général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, tués à Téhéran. L’armée israélienne a également confirmé l’élimination de ces deux figures clés.
Riposte immédiate de Téhéran : 100 drones lancés contre Israël
En réponse à l’attaque, l’Iran a déclenché une riposte militaire majeure. Le général de brigade Effi Defrin a indiqué à la télévision israélienne que près de 100 drones iraniens avaient été lancés en direction du territoire israélien dans la journée du 13 juin. La défense aérienne israélienne a été activée dans tout le pays, et l’état d’urgence a été déclaré.
La diplomatie iranienne a affirmé que Téhéran détenait un « droit légitime » de répondre à l’agression israélienne. Dans un communiqué officiel, les Gardiens de la Révolution ont promis une vengeance « sévère et regrettable », tandis que le Guide suprême Ali Khamenei a averti Israël qu’il subirait « un sort amer et douloureux ».
Washington informé, mais officiellement en retrait
Le président Trump, interrogé par Fox News, a confirmé avoir été averti par Israël : « L’Iran ne peut pas avoir la bombe nucléaire, et nous espérons toujours un retour à la table des négociations. » Marco Rubio, secrétaire d’État, a tenu à rappeler que « les États-Unis ne sont pas impliqués dans les frappes » et que la priorité restait « la protection des forces américaines dans la région ».
Malgré cette position officielle, l’implication diplomatique américaine semble incontournable, notamment alors que les tensions mettent en péril les discussions nucléaires qui devaient se tenir à Mascate, au sultanat d’Oman, avec la participation de l’émissaire américain Steve Witkoff.
Escalade régionale : la Jordanie interceptée, l’Iran sous surveillance
La Jordanie a annoncé avoir intercepté vendredi matin des drones et missiles qui avaient pénétré dans son espace aérien. Des sirènes d’alerte ont retenti à Amman et le gouvernement a demandé aux habitants de rester confinés. L’origine exacte des projectiles n’a pas été précisée, mais leur lien avec les échanges entre l’Iran et Israël est probable.
Malgré l’intensité des frappes, les autorités iraniennes assurent qu’il n’y a eu, à ce stade, « aucune contamination nucléaire » sur les sites d’enrichissement. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) confirme qu’aucune hausse de radioactivité n’a été observée à Natanz. Les installations de Fordo et d’Ispahan n’auraient pas été touchées selon l’agence.
Un tournant dans la stratégie régionale ?
Cette nouvelle phase du conflit marque une rupture importante dans les règles tacites qui régissaient jusqu’à présent les tensions israélo-iraniennes. En frappant de façon frontale des infrastructures nucléaires iraniennes, Israël semble vouloir empêcher toute progression vers l’arme atomique, quitte à provoquer un conflit régional.
Le rôle des États-Unis, bien qu’officiellement passif, est au cœur des préoccupations diplomatiques. Pour Donald Trump, candidat à sa réélection, cet épisode représente un test de sa capacité à gérer un dossier explosif sur le plan international, tout en préservant ses alliances et ses intérêts stratégiques.