Les Émirats intelligence artificielle : une combinaison qui s’impose aujourd’hui dans la région. Pendant que le monde entier parle encore de transition numérique, les Émirats, eux, ont déjà un pied dans le futur. Dans le Golfe, là où l’or noir a régné pendant des décennies, une nouvelle forme de richesse est en train de s’imposer : la maîtrise de l’intelligence artificielle.
Quand le Qatar avance à petits pas
Le Qatar ne manque pas d’ambitions, ni de moyens. Entre ses investissements dans les startups régionales et ses placements en Europe, notamment en France, Doha veut montrer qu’il compte dans le jeu. Mais dans le domaine de l’IA, il reste encore loin derrière. Sa stratégie, plus ciblée et de moindre envergure, repose sur des niches plutôt que sur la construction d’un véritable écosystème.
On parle davantage du Qatar pour ses exploits sportifs, ses investissements dans l’immobilier ou les médias, mais côté technologies de pointe, il peine à suivre le rythme imposé par ses voisins.
L’Arabie Saoudite, riche mais dispersée
Riyad veut frapper fort. Les annonces sont nombreuses, les chiffres astronomiques : plusieurs centaines de milliards de dollars promis à la tech, à l’innovation, aux startups. Mais entre promesses et résultats concrets, le fossé demeure. L’Arabie Saoudite investit, certes, mais de manière générale, sans viser spécifiquement l’intelligence artificielle. C’est là où elle semble rater le coche. Là où les Émirats misent tout sur l’IA, les Saoudiens diluent leurs efforts dans de vastes plans de diversification.
Les Émirats, une stratégie limpide et un cap clair
Ce qui distingue les Émirats dans la course à l’intelligence artificielle, c’est leur vision. Le pays ne se contente pas d’investir : il structure, planifie et construit un écosystème cohérent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 400 milliards de dollars annoncés pour des investissements technologiques aux États-Unis, des dizaines de milliards mobilisés pour des centres de données, des campus d’IA, des fonds souverains entièrement dédiés à la tech…
À la manœuvre, une figure clé : HH Tahnoun bin Zayed. Stratège discret mais ultra-puissant, il dirige à la fois les grands fonds souverains et la stratégie IA nationale. Ce lien direct entre pouvoir financier et décisions politiques est une force redoutable que peu de pays peuvent se permettre.
L’IA aux Émirats, ce n’est pas un effet de mode : c’est un projet de société. Des entreprises comme IHC ou Multiply en font leur cœur d’activité. Des partenariats sont noués avec les géants mondiaux comme Palantir. Et surtout, des solutions locales, comme Aleria, une IA souveraine « made in UAE », commencent à émerger.
Les grands absents du virage IA
Pendant ce temps, certains pays du Golfe semblent regarder passer le train. Le Koweït, malgré ses richesses, reste paralysé par ses blocages internes. Bahreïn parie tout sur la finance. Oman mise sur le tourisme. Dans ces pays, on cherche encore une stratégie claire en matière de technologie. L’intelligence artificielle n’y est ni une priorité, ni un sujet majeur.
Pourquoi les Émirats sont-ils en avance ?
Leur avance tient à plusieurs facteurs. D’abord, une capacité à anticiper : dès les années 2000, le pays s’est diversifié, bien avant que la nécessité ne s’impose. Ensuite, une ouverture totale au monde : les talents étrangers affluent, attirés par un climat d’affaires souple et dynamique. Enfin, une vision long terme qui tranche avec les logiques de communication ou de rendement rapide.
Là où d’autres investissent pour faire parler d’eux, les Émirats construisent, patiemment, un empire technologique.
Le pari du siècle
Aujourd’hui, avec des centaines de milliards déjà investis et une ambition intacte, les Émirats misent sur ce que beaucoup considèrent encore comme une promesse : l’intelligence artificielle. Mais eux ne voient pas l’IA comme un pari risqué. Ils la voient comme le nouveau pétrole.
Et si demain, on raconte l’histoire de cette révolution technologique, il se pourrait bien que l’on découvre qu’elle a été financée, pensée et lancée… depuis le désert.