Le meurtre raciste à Puget-sur-Argens, dans le Var, suscite une vive émotion. Un homme de 53 ans, soupçonné d’avoir abattu son voisin tunisien et blessé un autre homme d’origine turque, a revendiqué son attaque dans plusieurs vidéos à caractère haineux, tournées avant les faits.
Un acte préparé et assumé en vidéo
Dans l’une des vidéos consultées par franceinfo, l’homme se filme une arme à la main, proférant des propos racistes contre « les bicots » et « les islamiques ». Il affirme vouloir « les cartonner » dès qu’il sortira de chez lui, ajoutant : « Il n’y a pas d’allégeance à Al-Qaeda… c’est l’allégeance au bleu-blanc-rouge. »
L’assaillant invite ses spectateurs à « bien voter la prochaine fois » et assure que « seul le GIGN m’arrêtera ». Ces propos racistes étaient récurrents sur son profil Facebook depuis plusieurs années.
Un meurtre sous enquête antiterroriste
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste. L’homme n’était pourtant pas connu des services de renseignement.
Lors de sa garde à vue, il a déclaré avoir agi sous l’effet de l’alcool. Mais deux survivants, demandeurs d’asile kurdes, affirment qu’il paraissait déterminé et organisé. Selon leur témoignage, il a tenté de recharger son arme entre deux salves de tirs.
Des survivants marqués, une attaque ciblée
L’avocat des deux rescapés, Maître David Andic, a rapporté que les victimes ont entendu plusieurs détonations depuis leur appartement. Lorsqu’ils sont descendus, l’un d’eux, Akif, a été visé à bout portant et blessé à la main. Son ami a réussi à fuir.
L’agresseur aurait visé spécifiquement des personnes d’origine étrangère, renforçant la dimension idéologique de l’attaque.
Un attentat rappelant la rue d’Enghien
Selon Me Andic, « cet attentat rappelle celui de la rue d’Enghien », en référence à l’attaque du 23 décembre 2022 à Paris, où un homme avait tué trois personnes kurdes.